Les relations arméno-turques : la porte close de l'Orient
Au lendemain de la dissolution de l’URSS, Arméniens et Turcs se redécouvrent voisins, partageant une frontière commune longue de 268 kilomètres. Le début d’une ère nouvelle ? Pas vraiment puisque cette frontière se transforme dès 1993 en un nouveau rideau de fer.
Les pommes de discorde sont nombreuses, à commencer par la question du génocide de 1915. Cet aspect-là, le plus connu, s’est internationalisé durant les années 90 mais la polémique sur cet événement tragique a obscurci les autres dimensions du conflit. Comme la guerre du Haut-Karabakh qui oppose l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ce dernier profitant d’un soutien militaire d’Ankara.
Le Caucase du Sud, dont fait partie l’Arménie, suscite aujourd’hui une attention croissante de la part des stratèges occidentaux : véritable passage entre deux mondes – l’Eurasie et l’ancienne Union soviétique d’un côté, le Moyen-Orient de l’autre –, cette région est aussi la voie d’accès au pétrole de l’Asie centrale. Et peut être bientôt un voisin immédiat de l’Union européenne…
Avec cette étude, les deux auteurs – l’un Arménien, l’autre Turc – mettent en relief les motivations de tous les acteurs impliqués, de même que les coûts politiques et économiques – considérables – des politiques actuelles. Et de conclure qu’une pacification des esprits passe par une coopération régionale, et donc la normalisation des relations bilatérales.
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