Des fusils d'assaut FN F2000 à Gaza
Le site web officiel des Brigades Al-Qods, l’aile armée du Mouvement du Jihad islamique en Palestine (ou Jihad islamique palestinien -JIP) a récemment mis en ligne des photos d’un défilé militaire à Rafah, Gaza, en date du 2 octobre 2012. Démonstration de la puissance militaire des Brigades, le défilé célébrait le 31e anniversaire de la création du Mouvement, les 25 ans de sa lutte armée et le 17e anniversaire de l’assassinat d’un des membres fondateurs du mouvement, le Dr. Fathi Shiqaqi. Le Jihad islamique palestinien est placé sur la liste officielle des organisations terroristes de l’Union européenne, des États-Unis et d’autres pays.
Les hommes sont hyper-équipés. Certaines photos attirent particulièrement l’attention: parmi les nombreuses armes brandies par les militants se retrouvent plusieurs FN F2000, un fusil d’assaut fabriqué par l’entreprise wallonne FN Herstal. Outre son utilisation par les forces spéciales belges, il a été exporté à travers le monde, notamment en Inde, Pakistan, Arabie saoudite et plus récemment en Libye. Jamais cependant, selon les rapports annuels du Gouvernement wallon sur les exportations d’armes, vers les autorités palestiniennes et, a fortiori, vers un acteur non étatique tel que les Brigades Al-Qods.
Ces photos surprenantes posent donc la question de savoir comment cet acteur non étatique, considéré comme une organisation terroriste, est parvenu à acquérir ce type d’armement, forcément de manière illicite. Combien de FN F2000 sont actuellement entre les mains des Brigades Al-Qods ? De quel lot proviennent-elles et quel était le destinataire final initial de ces armes ?
Il est de la responsabilité des autorités compétentes en matière d’exportations d’armes d’apporter des réponses claires et rapides à ces questions. Ce nouveau cas inquiétant de détention illicite d’armes d’origine belge rappelle une fois de plus la nécessité d’une évaluation extrêmement rigoureuse et prudente des risques de détournement ou de réexportation non autorisée, selon les principes énoncés par la Position commune de l’Union européenne et repris dans les décrets régionaux, avant toute décision de délivrer une licence d’exportation d’armes, et singulièrement d’armes légères et de petit calibre.