La Belgique et les satellites de renseignement
La décision de limiter transitoirement la participation de la Belgique au programme satellitaire espion franco-espagnol Hélios II à la seule édification d'un centre d'interprétation d'images satellitaires sur le territoire national (en se fournissant auprès des serveurs civils et commerciaux comme Spot, Landsat, KVR-1000, ERS-1 et 2, Radarsat, IRS indien, futur Quickbird, ou militaires accessibles comme le satellite russe KVR-1000) exprime à suffisance l'éternel dilemme du pays sur les moyens de sa politique et la politique de ses moyens.
Une façon de développer une expertise belge, d'anticiper la construction future d'un segment sol et de préparer une éventuelle participation à un programme européen de satellites de surveillance. De même, Bruxelles s'est dit attentif au suivi des programmes italiens (Cosmo/Skymed d'Alenia) et allemands (TerraSAR de Matra/Dornier) de micro-satellites radars civils. Mais il est certain que le ministre de la Défense, Jean-Pol Poncelet, souhaite intégrer le programmeHélios II dans le cadre du futur Plan à moyen terme de la Défense nationale 2000-2004 non encore officiellement déposé aujourd'hui.
En cette fin novembre 1998, le ministère de la Défense nationale défend le budget 1999 où est inscrit le financement d'un Centre d'interprétation satellitaire national tandis que les ponts ne semblent pas être rompus avec la France à propos d'une renégociation sur une participation belge à Hélios II qui devrait être inscrite dans le PMT 2000-2004. A cet égard, sur initiative française, une démonstration des capacités d'Hélios II fut organisée au profit du ministre belge de la Défense, Jean-Pol Poncelet, le 24 novembre 1998 à Peutie.
Mais les enjeux dépassent le cadre belge dans la mesure où la maîtrise du renseignement devient un des éléments clés de la maîtrise des crises et de l'autonomie de décision. Les pays qui font l'effort de se munir de moyens satellitaires au service de leur défense et de leur diplomatie ont franchi une étape qui les différencie des autres, parce qu'ils les mettent en prise directe avec les événements se déroulant au-delà de l'horizon.
Entrer en coopération dans un programme spatial d'observation militaire multinational permet d'accroître le volume des renseignements au bénéfice des décideurs nationaux tout en évitant de dépendre totalement d'alliés dominants tentant d'imposer parfois leur propre évaluation du renseignement. L'intégration dans un programme satellitaire est un des moyens permettant d'élargir la voie d'une autonomie de décision.
Ce rapport est structuré en plusieurs parties: une synthèse sur l'importance des satellites, un examen du programme satellitaire Hélios II, entre l'UEO et la Belgique, l'avis demandé par le Comité R sur les besoins du SGR en matière de renseignements satellitaires et enfin l'importance de l'électronique de défense dans l'acquisition du renseignement.
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La Belgique et les satellites de renseignement (André Dumoulin) | 1.78 Mo |