Bilan de la guerre du Kosovo : Résultat des frappes - Fin du conflit - reconstruction situation en Serbie-Monténégro
Un an après la guerre du Kosovo, quel regard critique peut-on porter sur le conflit ? Le Kosovo actuel n’est plus multiethnique, les minorités ont quitté la province ou vivent dans des enclaves protégées par la KFOR. La violence intercommunautaire ou criminelle sévit au quotidien. La KFOR et la MINUK en charge de la sécurité et de la reconstruction sont elles aussi la cible des extrémistes. La province est devenue la plaque tournante de toute une série de trafics allant des armes aux êtres humains en passant par la drogue. La situation sociale et économique reste catastrophique. En Serbie, le président Milosevic est toujours au pouvoir et l’opposition ne parvient pas unir ses forces afin de canaliser le mécontentement de la population contre lui. La Serbie est devenue, après les bombardements de l’OTAN, le pays le plus pauvre d’Europe. Dans le sud de la Serbie, un nouveau groupe armé proche de l’UCK multiplie les attentats et l’on peut craindre une répression par le pouvoir serbe qui entraînerait de nouveaux flux de réfugiés vers le Kosovo. La population du Monténégro est profondément divisée sur la question de l’indépendance voulue par ses dirigeants. Des troubles au Monténégro donneraient un prétexte à Milosevic pour intervenir et une nouvelle guerre pourrait survenir dans les Balkans.
L’opération militaire de l’OTAN est un échec, non seulement lorsqu’on examine les conséquences actuelles des bombardements, mais elle ne semble pas avoir été capable, malgré les énormes moyens mis en œuvre, de mettre hors d’état de nuire l’armée fédérale yougoslave. Contrairement aux déclarations victorieuses de certains responsables politiques et militaires occidentaux, très peu de cibles auraient été atteintes en réalité. Le président Milosevic n’a vraisemblablement pas cédé devant une victoire militaire de l’OTAN, mais plutôt devant la menace d’une intervention terrestre et grâce aux actions conjuguées des diplomaties européenne, américaine et russe.
La justesse de l’utilisation de la force pour résoudre ce conflit est une question qui reste posée et qui ouvre un plus large débat,celui de l’orientation que prendra la politique étrangère et de sécurité de l’UE : une augmentation de ses capacités militaires ou de ses moyens de prévenir les conflits.
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