Vers un retour de l’ordre constitutionnel au Mali ?
Le Mali est plongé depuis le début de l’année 2012 dans une situation inquiétante : nouvelle rébellion touareg au nord du pays qui entend libérer cette région appelée Azawad, présence sur le territoire de différents groupes salafistes armés, menace d’une famine dans tout le Sahel, dizaines de milliers de Maliens déplacés du fait des combats entre touareg et Bamako (pour une vue d’ensemble voir le Monitoring du 1er trimestre 2012). Conséquence inattendue de cette situation explosive, un commando militaire dirigé par un certain Amadou Sanogo renverse le 22 mars le président en place Amadou Toumani Touré (communément appelé ATT), qui devait pourtant se retirer du pouvoir à la faveur des élections présidentielles prévues initialement pour le 29 avril. En cause : sa faiblesse face à la rébellion touareg du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) qui depuis janvier multiplie les attaques victorieuses dans le nord et semble en bonne voie pour conquérir les principales villes de la région. Face à ces défaites, l’armée se sent abandonnée par Bamako, démunie, et entend bien reprendre les rênes de la lutte afin de repousser le risque de partition du pays.