Tchad: enjeux électoraux et risques politiques-clés à surveiller
Pivot de la stratégie de contreterrorisme franco-américaine dans l’espace sahélo-saharien, le Tchad s’est imposé, par la qualité de ses forces armées, comme un partenaire indispensable et un rempart régional, face à la poussée islamiste de l’Afrique du Nord vers l’Afrique subsaharienne. Cependant, cette affirmation de puissance à l’échelle régionale, ainsi que la stabilité interne du pays, restent tributaires d’une base économique fragile, ainsi que d’un processus d’institutionnalisation et de démocratisation inachevé. Aussi, l’élection présidentielle d’avril 2016 constitue un test grandeur nature, tant au regard du contexte socio-économique – particulièrement maussade en raison de la baisse des cours du pétrole – que sur le plan institutionnel. En raison de la militarisation de la vie politique, de l’inscription durable de la menace terroriste dans la sous-région, et plus particulièrement, de l’aspiration d’une partie des Tchadiens à l’alternance, l’échéance électorale d’avril 2016 présente des risques d’exacerber les tensions sociales et le climat de récession que connait le pays. Cette note contextuelle identifie quelques enjeux et facteurs de risques, dans les champs pertinents – politique, socio-économique, sécuritaire –, pouvant altérer l’évolution du Tchad en 2016.