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Eric Remacle nous a quittés, le GRIP perd un ami

Notre ami Eric Remacle est décédé ce mercredi 22 mai 2013. Alors qu’il venait de prendre la parole dans le cadre d’un séminaire du Centre d'Histoire et de Sociologie des Gauches, à l'Institut de sociologie de l'ULB, Eric s’est effondré au milieu d’une phrase, foudroyé par un accident vasculaire cérébral.

Membre de l'Assemblée générale du GRIP, Eric Remacle a été chercheur au GRIP de 1987 à 1992, mais il est toujours resté un proche collaborateur et une ressource incontournable sur les questions de paix et désarmement.

Il enseignait les relations internationales, la communication multilingue et les études européennes à l’Université libre de Bruxelles et venait d’être élu président de la Coordination nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD), qui regroupe 48 organisations de jeunesse, de paix, de solidarité internationale et d’action pour la citoyenneté.

Eric était également membre du parti Ecolo, conseiller politique auprès du Ministre de la Recherche Jean-Marc Nollet, et siégeait depuis décembre 2012 au conseil communal d’Ixelles.

Nous perdons non seulement un ami fidèle, mais aussi un grand intellectuel et un militant profondément engagé pour la paix et la solidarité internationale. Toute l’équipe du GRIP souhaite témoigner de sa profonde sympathie et présenter ses sincères condoléances à la famille d’Eric et à ses proches.

Quel avenir pour la Convention d’interdiction des armes chimiques ?

Du 8 au 19 avril 2013, s’est tenue à La Haye la troisième conférence de révision de la Convention d’interdiction des armes chimiques (CIAC). Contrairement aux conférences d’examens du Traité de non-prolifération, par exemple, celles relatives aux armes chimiques n’ont pas pour objectif de prendre de nouvelles décisions. Ce rôle revient à la Conférence annuelle des États parties, ainsi qu’aux réunions du Conseil exécutif qui sont les organes décisionnels de l’OIAC.

Une conférence de révision de la CIAC consiste plutôt à évaluer ce qui a été accompli depuis la dernière édition, à présenter les problèmes restant à résoudre et à indiquer la route à suivre pour les cinq prochaines années. Cette conférence a eu toutefois un cachet particulier avec la participation de Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies. Dans le contexte syrien, où des voix dénoncent l’usage d’armes chimiques tant par le régime de Bachar el-Assad que par les « rebelles », sa présence se voulait un message fort, bien que rien dans le document final ne fasse référence au contenu de son discours.

Une mission des Nations unies au Mali à l’été 2013

La très attendue résolution des Nations unies, transformant la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) en une Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a été adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) ce 25 avril 2013. Plus concrètement, la résolution 2100 prévoit le déploiement pour douze mois d’une mission de maintien de la paix au Mali dès le 1er juillet 2013, si les conditions de sécurité le permettent. Autrement dit, si une nouvelle opération militaire venait à se dérouler d’ici au mois de juillet ou si une menace sécuritaire venait à peser sur les populations et le personnel international, alors la date de déploiement pourrait être repoussée...

Vers une nouvelle guerre de Corée ?

Depuis décembre 2012 et la mise en orbite – réussie – d’un satellite, la Corée du Nord s’est engagée dans une surenchère verbale (suivie par des actes) avec Séoul et Washington. Le 12 février 2013, exactement trois semaines après avoir été l’objet de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies pour son tir de fusée, Pyongyang procédait à son troisième essai nucléaire. Le pays annonçait par la même occasion maîtriser à la fois les technologies relatives à la miniaturisation et à l’enrichissement d’uranium. Les premières sont indispensables à l’intégration d’une tête nucléaire sur un missile balistique, tel que celui qu’elle a testé en ...

Les États s’accordent pour réglementer le commerce des armes

L’Assemblée générale des Nations unies a adopté, ce 2 avril 2013,  le Traité sur le commerce des armes. Cette décision efface le résultat décevant de la Conférence finale de négociations, qui s’était tenue du 18 au 28 mars 2013, en raison de l’opposition de 3 États –  l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Il s’agit aussi, pour la majorité des États et la société civile, d’une étape très importante d’un long processus au sein des Nations unies en vue de doter les États d’un instrument juridiquement contraignant établissant les « normes les plus strictes possibles pour réglementer ou améliorer la réglementation du commerce international d’armes classiques ».

Toujours pas de traité sur le commerce des armes ! Partie remise?

Les Etats avaient neuf jours pour adopter des normes internationales régulant les transferts des armes conventionnelles et combler un des vides les plus criants et dommageables du droit international. Le texte du traité sur le commerce des armes n’a pas pu être adopté au consensus ce jeudi 28 mars 2013. Ce consensus, essentiel pour le président de la conférence, n’a en effet pas pu être atteint en raison de l’opposition de l’Iran, de la Corée du Nord et de la Syrie, portant un coup dur aux efforts menés pendant près de 20 ans par des diplomates progressistes et les organisations de la société civile. Néanmoins, le blocage de la part d’un nombre très restreint d’Etats ne sonne pas le glas de ce long et nécessaire processus qui a le potentiel de contribuer à réduire les souffrances humaines résultant de la violence armée et des transferts d’armes irresponsables ou illicites.

Centrafrique : de l’État-fantôme à l’État-canon

Le 24 mars 2013, après 72 heures de combat sans grande ampleur, la rébellion Séléka est entrée dans Bangui. À dix heures du matin, le palais présidentiel a été conquis, alors que le président François Bozizé s'était enfui quelques heures auparavant vers le Cameroun, où les autorités lui ont accordé un asile de quelques jours. La rapidité avec laquelle les événements se sont produits recommande de questionner les raisons de la détérioration de la situation en si peu de temps, après quelques semaines de répit acclamé. Aussi, quel crédit peut-on accorder à Michel Djotodjia, nouvel homme fort de Bangui, autoproclamé président de la République ? Quel avenir pour l’accord de paix de Libreville du 11 janvier 2013 ? 

Traité sur le commerce des armes : les négociations de la dernière chance ?

Après l’échec des négociations sur un Traité sur le commerce des armes en juillet 2012, les États se sont fixés une nouvelle et dernière échéance afin de combler un des vides les plus criants et dommageables du droit international. En effet, le commerce international des armes, n’est, à l’heure actuelle, soumis à aucune réglementation internationale légalement contraignante. Les ONG sont parmi les premières à faire remarquer que le commerce des  bananes est plus contrôlé que celui des armes, outils de prédilection dans la violence armée, la criminalité, et les abus des droits humains et du droit international humanitaire. Les États membres des Nations unies auront 10 jours – du 18 au 28 mars 2013 – pour s’accorder, au consensus, sur le contenu de ce traité. Ils ne partiront pas de rien. Le projet de texte présenté par le Président de la conférence le 26 juillet 2012 servira de point de départ pour les travaux de cette conférence finale de négociation. (...)

En Europe, les courtiers en armes ne sont pas assez contrôlés…

Ce texte a été publié dans la rubrique OPINION de la RTBF le 19 février 2013.

Une des manières de réglementer le commerce des armes, c'est de contrôler les courtiers, les "marchands" d'armes. Un contrôle difficile explique Kloé Tricot 'Farrell, chercheure associée au Grip, pour qui la législation européenne est utile mais pas suffisamment mise en œuvre.

Les courtiers en armes servent d’intermédiaires et de facilitateurs dans l’organisation de transferts d’équipements militaires. Alors que les activités de courtage s’exécutent généralement en toute légalité, des trafiquants mal intentionnés opèrent dans des zones grises, tirant profit de l’absence, de la faiblesse ou des disparités entre les législations et les régimes de contrôle pour œuvrer impunément.

Des activités difficiles à réglementer

Ainsi, en août 2000, faute d’une législation adéquate, Leonid Minin échappa à la justice italienne malgré l’existence de preuves témoignant de sa participation dans l’organisation de nombreux transferts d’armes, en violation des embargos des Nations unies, à destination du Libéria et du Front révolutionnaire uni du Sierra Leone. Citoyen israélien opérant en partie depuis l’Italie, il fut relâché par les autorités italiennes car les armes transférées n’avaient pas touché le territoire national.

Le développement indonésien : vision historique et implications stratégiques

Dans le cadre du programme de recherche du GRIP consacré aux enjeux sécuritaires dans la région de l’Asie-Pacifique, Bruno Hellendorff a publié le 19 janvier sur le site de Perspectives Internationales une « Tribune libre » consacrée au rôle de l’Indonésie comme puissance médiane entre la Chine et les États-Unis.

Archipel comptant plus de 17 000 îles, s’étendant sur plus de 5 000 km et sur lesquelles vivent 240 millions d’habitants, l’Indonésie est le plus important pays d’Asie du Sud-est. Depuis que son économie continue de croître de plus de 6 % par an malgré la crise économique mondiale, Jakarta a gagné un nouveau statut de puissance émergente relayé par de nombreux médias occidentaux. Au-delà de son économie, l’Indonésie représente aussi une région carrefour, entre les océans indien et pacifique, et une zone de rencontre entre différentes influences extérieures. Depuis quelques années, le pays cherche à se détacher quelque peu de son statut d’ « Etat pivot », objet de rivalités géopolitiques qui le dépassent, pour être pleinement maître de son destin, acteur de plein droit au sein d’une région en pleine transformation.

Mali, quelle stratégie face au terrorisme?

Ce texte a été publié dans la rubrique OPINION de la RTBF le 24 janvier 2013.

Sur le plan militaire, l’inscription dans un cadre international de l’intervention-assistance française, devenue au fil des jours véritable " guerre ", se fait progressivement. L’essentiel des troupes de la CEDEAO devrait arriver et être opérationnel d’ici la fin du mois, sans pour autant que les questions du degré de préparation des soldats africains, de leurs capacités à mener des combats de haute intensité, de leur équipement, de leur financement et autres questions logistiques soient résolues. L’effectif de la Mission internationale de soutien au Mali sous commandement africain (MISMA) pourrait être augmenté face à la capacité de résistance des groupes islamistes –laquelle semblerait donc avoir été sous-estimée. Pour ce qui concerne les soutiens européen (en bilatéral et/ou à la MISMA) et américain, après avoir été politiques, ils se limitent (pour l’instant ?) à de l’assistance logistique ou médicale, du conseil, de l’échange de renseignements –les questions des ravitailleurs américains et des avions de reconnaissance britanniques étant toujours en discussion. L’Union européenne, quant à elle, démontre un activisme certain, en accélérant la planification et le déploiement de sa mission de formation des troupes maliennes –tout en l’adaptant aux nouvelles circonstances–, ainsi que le déblocage de fonds destinés à financer tant l’aide humanitaire que le déploiement de la MISMA. Si une fois de plus, l’UE agit dans l’urgence après avoir tardé à agir en prévention, il n’en demeure pas moins que lorsqu’elle a décidé d’agir, tout s’enchaîne assez rapidement.

Questions humanitaires et politiques

L’UE au Mali - Evolution d’un rôle

Jusqu’en 2010, les missions civiles et/ou militaires de gestion des crises de l’Union européenne étaient essentiellement envoyées à des fins de stabilisation a posteriori, ou pour éviter une précipitation de la crise. Le politologue Zaki Laidi nous avait éclairés à ce sujet. Dans un ouvrage sur les États-Unis, dont l’action et la politique de puissance était comparée à celle de l’Europe, il constatait, à raison, que l’UE « envisage de mener des opérations militaires non pour faire la guerre mais pour éviter de la faire » (1) . 

Les armes, un business toujours incontrôlable

Virginie Moreau a publié un article intitulé "Les armes, un business toujours incontrôlable" dans la revue Alternatives Internationales - Hors Série n°12, Janvier 2013. Virginie Moreau rappelle qu'actuellement le commerce des armes souffre d'un manque de réglementation au niveau international et qu'un Traité sur le commerce des armes est une première étape pour remédier à cette situation. L'échec de la Conférence de négociation des Nations unies de juillet 2012 sur un TCA ne signifie néanmoins pas la fin du processus. Les négociations finales auront lieu en mars 2013.

Pour lire l'article, cliquer ici (abonnement).

La relation Chine - ASEAN au coeur du «nouveau multilatéralisme asiatique»

Bruno Hellendorff a contribué à l'ouvrage "La Chine sur la scène internationale. Vers une puissance responsable?" édité par Peter Lang sous la direction de Tanguy de Wilde d'Estmael et Tanguy Struye de Swielande. Son chapitre se penche sur les relations entre la Chine et l'Association des Nations d'Asie du Sud-est (ASEAN), ainsi que sur l'évolution géopolitique et institutionnelle de la région, posant la question de l'inéluctabilité d'une "seconde guerre froide" en Asie-Pacifique.

L'ouvrage collectif se veut une somme d'opinions sur les relations de la Chine au monde et s'attache à mettre en lumière les caractéristiques et déterminants de la puissance chinoise, au sein des relations internationales contemporaines.

Les transferts d’armements de la Région wallonne en 2011

La Région wallonne a publié, le 6 novembre 2012, son rapport annuel sur l’importation, l’exportation et le transit d’armements conventionnels[1]. Ce rapport, présenté préalablement au Parlement wallon, fournit des informations relatives au cadre légal du commerce des armes et aux transferts d’armes que la Région wallonne a autorisés et refusés pour la période allant du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2011. Il constitue la principale source d’informations publiques sur les transferts d’équipements militaires de la Région wallonne. Il permet en outre, aux citoyens et aux membres de la société civile, d’une part, d’être au courant des activités de leur gouvernement et, d’autre part, de les surveiller afin de vérifier le degré de respect de ses engagements nationaux (législations nationales, procédures), régionaux et internationaux (droit international, accords multilatéraux…)[2]. Si la publication d’un rapport annuel sur le commerce des armes est une obligation au regard de la réglementation belge et européenne, la Région wallonne s’est particulièrement engagée à renforcer « la qualité et la transparence des informations destinées au public »[3].

Business as usual

En 2011, 1.289 licences d’exportation d’armes conventionnelles ont été approuvées pour un montant total de 644.073.788 EUR. Le secteur ne semble donc pas avoir connu de perte de vitesse. À part une année exceptionnellement lucrative en 2009 avec un montant record de 805.223.709 EUR, la valeur totale des licences accordées en 2011 marque une certaine continuité par rapport aux années précédentes. Selon les statistiques avancées dans le rapport, la valeur des licences d’exportation octroyées a connu une augmentation de 55,9% entre 2004 et 2011.

De nouvelles négociations en 2013 pour un Traité sur le commerce des armes

Mercredi 7 novembre, les États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) réunis au sein du 1er Comité de l’Assemblée générale ont voté la tenue de nouvelles négociations pour l’adoption d’un Traité international sur le commerce des armes en 2013. Pour rappel, les États s’étaient réunis une première fois à New York en juillet dernier pour tenter d’adopter ce traité mais la conférence s’était soldée par un échec, plusieurs États demandant davantage de temps pour examiner la proposition de texte sur la table.  

La résolution (A/C.1/67/L.XX), présentée par un groupe de 7 États (Argentine, Australie, Costa Rica, Finlande, Japon, Kenya et Royaume-Uni), a été votée par 157 voix en faveur, 18 abstentions et 0 voix contre. Fait nouveau et encourageant pour la suite du processus : la Chine figure parmi les États ayant voté en faveur, confirmant son attitude conciliante du mois de juillet 2012, notamment par rapport à la question de l’inclusion des armes légères et des munitions dans le traité, ou encore sur la question des droits humains. La Russie s’est quant à elle une fois encore abstenue, poursuivant sa ligne attentiste.

Des fusils d'assaut FN F2000 à Gaza

Le site web officiel des Brigades Al-Qods, l’aile armée du Mouvement du Jihad islamique en Palestine (ou Jihad islamique palestinien -JIP) a récemment mis en ligne des photos d’un défilé militaire à Rafah, Gaza, en date du 2 octobre 2012. Démonstration de la puissance militaire des Brigades, le défilé célébrait le 31e anniversaire de la création du Mouvement, les 25 ans de sa lutte armée et le 17e anniversaire de l’assassinat d’un des membres fondateurs du mouvement, ...

Nucléaire : rapprochement belgo-indien ou la politique du «deux poids deux mesures»

Lors de sa visite en Inde, M. Reynders, vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes de la Belgique, a annoncé le soutien de son pays à la candidature de l’Inde en vue d’intégrer le Groupe des fournisseurs nucléaires (GFN) et l’amorce d’une coopération en matière de nucléaire civil, plus précisément en matière de médecine nucléaire. Ce rapprochement avec l’Inde, puissance nucléaire non déclarée et non partie au Traité de non-prolifération (TNP), et donc non soumise au contrôle international de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), n’est pas sans poser quelques problèmes.

En effet, ne peuvent théoriquement être candidats au statut de membre du GFN que les États parties au TNP et respectant les obligations enserrées dans le texte. Aujourd’hui, bien que New Delhi ne réponde à aucun de ces deux critères, la présidence américaine du GFN explique que la non-appartenance de l’Inde au TNP n’est un obstacle ni à la coopération ni au statut de membre puisqu’« elle a déclaré avoir adhéré aux règles d’exportations du Groupe des fournisseurs nucléaires »[1]. Pourtant, de nombreux membres du GFN refusent encore aujourd’hui de faire de l’Inde un membre à part entière du groupe.

Armes chimiques en Syrie: risques avérés ou fausses menaces?

En janvier 1993, près de 150 États signent  la Convention d’interdiction des armes chimiques (CIAC)  qui prévoit l’interdiction de développer, produire, acquérir, stocker, détenir et transférer directement ou indirectement des armes chimiques,  ainsi que l’obligation pour les États parties de détruire leurs stocks et de se soumettre à un régime de vérification strict comprenant des inspections imprévues. La Syrie, qui ne fait pas partie des signataires, se réservait donc le droit de contrevenir aux obligations enserrés dans le texte. La non-adhésion de Damas ne surprend pas puisque le régime est soupçonné d’avoir opté, dès les années 1970, pour le développement d’un programme d’armes chimiques, avec l’aide de l’Union soviétique et de l’Iran. Ce type d’armes non conventionnelles constituerait en quelque sorte un instrument de défense asymétrique face au non-officiel programme nucléaire israélien. Parce qu’elles nécessitent des ressources financières moins importantes et un court délai de fabrication, et occasionnent des dommages aussi dissuasifs que l’arme nucléaire, les armes chimiques, biologiques ou bactériologiques sont en effet considérées comme une arme de dissuasion du faible au fort, ou du pauvre au riche.

Damas aurait entrepris, pendant ces décennies, la construction de quelques usines de production afin de développer des agents chimiques tels que le cyanure et des agents neurotoxiques mortels, tels que le gaz sarin ou le VX, avant de les stocker dans plusieurs dépôts du pays. Parallèlement, le pays s’est doté d’un arsenal de vecteurs (bombes aériennes, missiles balistiques, roquettes d’artillerie) capables de transporter ces armes chimiques.

Négociations pour un Traité sur le commerce des armes (suite) : Entre échec et optimisme...

Vendredi 27 juillet, la Conférence internationale de négociation d’un Traité sur le commerce des armes (TCA) qui se tenait aux Nations Unies (NU) depuis quatre semaines s’est terminée sans avoir adopté un traité. Les États concluaient ainsi leurs travaux sur un échec, eux qui avaient été mandatés pour adopter un texte juridique qui réglemente à l’échelle internationale les transferts d’armes conventionnelles entre États. Une grande majorité des délégations ne s’est toutefois pas affirmée vaincue et a tenu à exprimer son optimisme quant à la poursuite du processus pour l’adoption d’un TCA.

New York - Traité sur le commerce des armes : deuxième semaine de négociation

Après le retard pris la première semaine, les États membres des Nations unies réunis à New York pour la Conférence de négociations d’un Traité sur le commerce des armes (TCA) ont entamé les discussions de substance la semaine dernière (9-13 juillet 2012). 

Toutefois, à la fin de cette deuxième semaine - soit à mi-parcours des négociations – aucun accord sur quelque élément du futur TCA n’a encore été atteint.

Les travaux de la Conférence diplomatique se sont poursuivis au sein des 2 Commissions principales chargées d’avancer sur les questions de substance litigieuses du futur traité. Ces travaux se tiennent en parallèle au débat général. Le préambule et les principes, les objectifs, les critères, le champ d’application, les dispositions finales du traité, ainsi que la coopération et l’assistance internationales, et la possibilité d’un mécanisme international de soutien à la mise en œuvre du traité ont ainsi été discutés. Si les présidents des deux groupes de travail ont présenté, fin de semaine, les travaux comme étant encourageants, on peut toutefois regretter qu’à mi-chemin des négociations, seul un texte - sur le champ d’application du traité - ait été présenté pour être formellement négocié par les délégations. Ce texte est toutefois une compilation impartiale, basée sur l’interprétation du président de la Commission, des vues des États sur les types d’armes et d’activités du commerce des armes à couvrir par un TCA. Si ce texte inclut les munitions pour armes légères et de petit calibre (ALPC), il limite l’inclusion des armes de petit calibre à celles « destinées à un usage militaire » - or, il n’existe pas de définition de ce terme - et il exclut les armes dites civiles (de chasse et de sport). Celles-ci sont pourtant utilisées dans la criminalité organisée ou la petite criminalité et certains États demandent fermement à les voir figurer dans le TCA. 

New York - Traité sur le commerce des armes : après un faux départ, une première semaine de négociations sans surprise

Après un faux départ qui a fait craindre le pire, la Conférence des Nations unies sur un Traité sur le commerce des armes (TCA) a finalement commencé ses travaux cette semaine. Les délégations se sont surtout attachées à réaffirmer leurs positions déjà exposées durant le processus préparatoire. Une question de procédure inattendue dans ce débat – le statut de l’Autorité palestinienne à la Conférence, soulevée et longuement défendue par l’Égypte – a reporté le début des négociations, pourtant censées aboutir le 27 juillet.

C’est donc avec un jour de retard et le sentiment d’un départ peu prometteur que le Secrétaire général des Nations unies a ouvert, mardi 3 juillet, la Conférence diplomatique consacrée aux négociations d’un TCA. Rappelant que les armes classiques tuent tous les jours et que la mauvaise réglementation du commerce des armes classiques est un obstacle notable au travail des Nations unies, le Secrétaire général a lancé les négociations tout en avertissant que la tâche était complexe, ambitieuse mais réalisable.

Discussion Paper

La suite de la semaine a été marquée par des questions de procédure concernant directement le déroulement de la Conférence (adoption du règlement d’ordre intérieur de la Conférence, de l’agenda de travail, création d’organes subsidiaires). Le président de la Conférence a ensuite fait circuler un nouveau document de travail, non officiel, basé sur son unique compréhension des opinions des États sur un TCA. Considéré comme provocateur, ce « Discussion Paper » est censé permettre aux États de progresser dans les négociations. Il vise à susciter les débats et dépasser ainsi les déclarations généralistes auxquelles se sont adonnés les États cette semaine. Une chose est certaine : si une majorité d’États semble l’accepter comme une base de travail, ce document est encore loin de faire consensus. 

La consommation de cocaïne en Afrique de l’Ouest en progression constante

L’Office des Nations Unies sur la drogue et le crime (UNODC) a publié, fin juin, son rapport annuel sur l’évolution de la production, du trafic et de la consommation des drogues illicites dans le monde, le World Drug Report 2012. Concernant l’Afrique, notons tout d’abord une augmentation continue de la consommation de drogue, puisque le taux de prévalence africain, bien que largement inférieur à ceux d’Amérique du Nord et d’Océanie, rejoint maintenant celui de l’Europe. En particulier, la cocaïne, qui – il y a quelques années – ne faisait que transiter par l’Afrique de l’Ouest, y est maintenant de plus en plus consommée. Les pays les plus touchés seraient le Nigeria (toutes drogues), l’Afrique du Sud (cocaïne et amphétamines), le Kenya (héroïne et opiacés), la Zambie et Madagascar (cannabis).  D’autre part, les auteurs du rapport se réjouissent de la création, en Afrique centrale et occidentale, de cellules de lutte contre la criminalité transnationale, chargées notamment de combattre le trafic de drogue. Enfin, signalons qu’un chapitre du rapport est consacré aux liens entre trafiquants de drogue et groupes armés et terroristes. Rappelons également la récente publication par le GRIP du rapport Panorama du trafic de cocaïne en Afrique de l’Ouest.

Traité sur le commerce des armes, juillet 2012 : la Conférence de négociations en ligne

Du 2 au 27 juillet 2012, les États membres de l’ONU se réuniront à New York pour négocier et adopter un Traité sur le commerce des armes conventionnelles (TCA) sous l’attention vigilante de la société civile, mais également de l’industrie de l’armement et des victimes de la violence armée aux quatre coins du monde.

Deux chercheurs du GRIP seront ainsi présents sur place pour suivre les débats. A l’heure actuelle, il n’existe toujours aucune réglementation de ce commerce à l’échelle internationale. Les transferts d’armements lourds (avions de combat, navires de guerre, missiles,…) et d’armements légers (armes légères et de petit calibre et leurs munitions, …) entre États sont réglementés selon un ensemble disparate et lacunaire de normes et règlementations nationales et régionales. Pendant la Conférence internationale de juillet, les États tenteront de remédier à cette situation en adoptant pour la première fois des règles communes à tous les États et ayant force de loi. L’enjeu pour une grande majorité d’États et pour la société civile sera de parvenir à un consensus sur un texte suffisamment fort pour empêcher les transferts d’armes irresponsables et le commerce illicite. Un tel texte apparait d’autant plus pertinent dans le contexte international actuel, marqué par le violent conflit armé qui se déroule depuis plus d’un an en Syrie suite à de nombreuses ventes d’armes irresponsables.

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