Armes nucléaires

Depuis la fin de la Guerre froide, des avancées majeures se sont produites en faveur du désarmement nucléaire et de la non-prolifération : les cinq puissances nucléaires se sont engagées sur la voie d’une réduction de leurs composantes et de leurs arsenaux nucléaires, de nouveaux traités ont été signés (START 1, 2 et 3, TICE) et d’anciens ont été prolongés indéfiniment. Plus récemment, d’anciens chefs d’État et chefs d’État actuels se sont prononcés en faveur d’un monde sans armes nucléaires, relayant la voix de milliers d’organisations de la société civile œuvrant ensemble grâce à des réseaux constitués au niveau mondial. 

Pourtant, sur le plan du désarmement, les cinq grandes puissances officielles poursuivent la modernisation de leur arsenal et des programmes de simulation nucléaire afin d'en garantir la crédibilité technique et la sûreté, tandis que les États nucléaires non-officiels poursuivent le développement de leurs capacités (balistiques et sous-marines, principalement). La Conférence du désarmement s’embourbe dans des querelles procédurières et des débats où négociation devient synonyme de capacité de blocage ; les dossiers portant sur la non-prolifération piétinent ne laissant pas augurer de nouvelles dynamiques positives pour bientôt. De plus, la question du bouclier américain anti-missiles en Europe, en vue de parer d’éventuelles frappes en provenance de l’Iran notamment, engendre des tensions avec la Russie, rendant complexe la perspective de nouvelles réductions des arsenaux nucléaires russes et américains. 
Sur le plan de la non-prolifération nucléaire, la situation n’est que peu éclaircie par une Corée du Nord qui use à outrance d’une politique soufflant alternativement le chaud et le froid. D’autre part, les rapports de l’AIEA se font de plus en plus pressants à l’égard de la République Islamique d’Iran, soupçonnée de mettre en œuvre un programme nucléaire militaire. Les condamnations comme les sanctions internationales ne semblent pas avoir eu à ce jour d’impact réel sur ses actions. 
Autant d’enjeux et de défis sur lesquels le GRIP entend se pencher pour apporter un éclairage. Une attention particulière est portée : 
  • Aux traités portant sur le nucléaire militaire : Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) visant à empêcher tout Etat, autre que les cinq puissances nucléaires déclarées, d’accéder au statut d’Etat doté de l’arme nucléaire ; le traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) ; le traité d’interdiction de la production des matières fissiles (TIPMF) toujours en négociation ; les traités portant la création de nouvelles zones exemptes d’armes nucléaire et d’arme de destructions massive (ZEAN). Les organes de contrôle sont l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) chargée de surveiller l’application du TNP à l’échelle des Etats, le comité Zangger complété par le Groupe des fournisseurs nucléaires, tous deux chargés de s’assurer que les exportations de technologies nucléaires ne se font pas à des fins militaires.
  • Aux programmes de certains États, suspectés d’œuvrer au développement d’armes de destruction massives, qu’elles soient nucléaires, chimiques ou biologiques (entre autres, la Birmanie, la Corée du Nord, l’Inde, l’Iran, le Pakistan et la Syrie). 
  • À l’attrait que nourrissent de nombreux pays pour une force sous-marine moderne –propulsée par un réacteur nucléaire (Inde, Brésil) ou un système anaérobie (Pakistan, Israël…). Il apparaît essentiel de suivre la prolifération de ce type de vecteur qui, pour certains pays, peut-être utilisé/pensé comme composante nucléaire sous-marine.

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